Centre-Ouest Le Naca en marche vers la transition agroécologique
Pour son 34e congrès, le négoce agricole Centre-Atlantique a choisi l'innovation génétique, avec un ton résolument « optimiste », a appuyé François Gibon, son nouveau directeur, pour qui « la transition écologique est en marche au Naca ».
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Le Naca, négoce agricole Centre-Atlantique, réseau de négociants qui s'étend sur 19 départements, des Pyrénées-Atlantiques à l'Eure-et-Loir, a tenu son congrès annuel en Vendée, le 4 mai, aux Sables-d'Olonne. La grande actualité de l'année, a rappelé Jean-Claude Lamy, coprésident, c'est le lancement de Vert l'avenir, programme de formation et communication sur les produits phytosanitaires. « C'est un succès, a déclaré Jean-Claude Lamy. Le compte Twitter par exemple a atteint 500 followers ».
François Renaud nouveau coprésident
A ses côtés, la coprésidence est assurée par Gérard Piveteau, et François Renaud, des Ets Renaud dans l'Indre, qui a succédé à Jean-Michel Bodin qui a transmis son négoce au consortium de négociants Sifaïa. Le Naca affiche un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros, avec 4 millions de tonnes collectées, pour 120 négociants et grossistes représentant 2 000 salariés. Le réseau avait choisi comme thème 2018 « Innovation et progrès génétique au service des filières animales et végétales ».
Quatre nouveaux adhérents
Le congrès était cette année cosigné Naca et FC2A. « Nous allons intensifier nos collaborations », précise François Gibon, nouveau directeur du réseau depuis le départ de Jean-Guy Valette l'an passé. Quatre nouveaux adhérents ont rejoint le réseau : Agrisem, filiale de la CEA (coopérative d'entente agricole) basée à Loulay (Charente-Maritime), Agro Force 3 dans le Loir-et-Cher, récemment créé, France Pallice et Atlantique céréales.
Un incubateur de fiches actions CEPP
Le directeur a insisté sur l'implication des négoces dans la transition agro-écologique. Le réseau a signé quatre nouveaux contrats territoriaux sur les zones avec de forts enjeux sur l'eau avec des syndicats des eaux, pour un total de 18 contrats pour 25 secteurs. Quinze entreprises se sont engagées dans la production collective de fiches actions CEPP (certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques). « Il y a une quinzaine de fiches actions dans les tuyaux. Cet incubateur est lancé depuis début 2018 », fait part François Gibon.
Vert l'avenir a un an
Le grand projet en cours reste Vert l'avenir, qui a soufflé sa première bougie. La démarche vise à communiquer sur les bonnes pratiques agricoles, avec trois volets : des points presse mensuels pour présenter des actions, comme les couverts végétaux chez Sansan, une présence sur les réseaux sociaux, notamment Twitter, et un site Internet www.vert-lavenir.com. Les actions vont se poursuivre en 2018.
François Gibon s'est exprimé aussi sur les sujets d'actualité : « Les grèves SNCF perturbent énormément l'actualité des grains, alors qu'on est à quelques semaines de la moisson ». Il a aussi pointé les retraits de produits phytosanitaires et la loi post EGalim, avec une partie sur les contrats « incohérente et déconnectées de la réalité des marchés longs et export » et une séparation conseil et vente pour les phytos à laquelle « les petites structures auront encore plus de mal à s'adapter. Quand on a un technicien, on fait comment pour le partager entre conseil et vente ? ».
Innovations génétiques
Quant au congrès en séance plénière, il a tourné autour de la génétique. A la tribune se sont succédé Bruno Desprez, président de Florimond Desprez, Fabrice Houdebert, directeur stratégie et marketing Europe chez Monsanto, Laurent Schibler, responsable développement et innovation chez Allice, Virginie Lauvergeat, maître de conférence à l'université de Bordeaux et Pierre-Henri Gouyon, professeur au Museum d'Histoire Naturelle.
Les présentations ont été entrecoupées de vidéos témoignages de négociants, à l'image de Christophe Pournin, responsable qualité et collecte chez Villemont, qui s'est exprimé sur l'amélioration génétique. « L'ADN n'est pas un gros mot », a-t-il martelé, en faisant passer un message : s'il ne porte pas de jugement sur l'avis de chacun sur les nouvelles techniques de génétique, « il ne faut pas favoriser les imports favorisant ces nouvelles technologies ».
« 4 betteraves = 1 homme »
L'occasion d'en apprendre plus sur la génétique : ainsi, « quatre betteraves représentent un homme », a résumé en souriant Bruno Desprez. Plus précisément, une betterave compte 7,58x108 paires de bases d'ADN, et l'homme, 3x109.
Laurent Schibler, chez Allice, a dressé le parallèle entre sélection végétale et animale : « On a les mêmes enjeux, faire de la génétique sur des enjeux de plus en plus variés, dans un contexte en évolution, entre bien-être animal et développement des végans. Mais avec un vocabulaire différent : phénotypage s'appelle testage chez nous, et la semence, c'est celle du taureau. Et le contexte réglementaire est différent, notamment avec le concept de race pure. Les croisés chez nous ne s'inscrivent plus nulle part. Y a pas d'organisme de sélection pour les utiliser. »
Marion Coisne
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